
18/07/2022
Affaires - Affaires
Pour le deuxième trimestre 2022, l’étude Altares fait ressortir un nombre de défaillances en nette hausse par rapport au premier trimestre 2021, qui tout en restant inférieur au niveau de sinistralité atteint avant la crise sanitaire s’en rapproche dangereusement. Les PME ainsi que les très jeunes structures apparaissent particulièrement fragilisées.
Par type de procédure, les chiffres sont les suivants (données arrêtées au 1er juillet de chaque année) :
Ouvertures de procédure |
2e trim. 2021 |
2e trim. 2022 |
Évolution |
Sauvegardes | 165 (2,5 %) | 289 (2,9 %) | 75,2 % |
Redressements judiciaires | 1 495 (22,7 %) | 2 325 (23,7 %) | 55,5 % |
Liquidations judiciaires directes |
4 927 (74,8 %) | 7 212 (73,4 %) | 46,4 % |
Total | 6 587 (100 %) | 9 826 (100 %) | 49,2 % |
Procédures de traitement de sortie de crise (système temporaire) |
– |
17 |
– |
En ce qui concerne la procédure de traitement de sortie de crise, elle n’a concerné que 53 entreprises depuis novembre 2021, la moitié ayant pu bénéficier d’un plan de continuation.
Les procédures ouvertes concernent majoritairement (93 %) des entreprises de moins de 10 salariés (9 095 TPE se répartissant comme suit : 444 pour les 6 à 9 salariés, 1 286 pour les 3 à 5 salariés et 7 365 pour les moins de 3 salariés), avec un nombre de liquidations judiciaires très important.
Quant aux défaillances concernant les PME, elles enregistrent une hausse inquiétante (731, soit + 74 %) les ramenant au niveau de 2019.
Il faut souligner le cas des jeunes entreprises dont le niveau de défaillance augmente de 136 % (ouverture de 1750 procédures).
Selon les données Altares, le nombre total d’emplois menacés s’élève à 30 560 (19 530 au deuxième trimestre 2021), soit en moyenne 3,1 par entreprise (contre 3 au deuxième trimestre 2021). Sur la période, les emplois menacés par type de procédure se répartissent ainsi :
— sauvegarde : 7,3 (contre 13,9 en 2021) ;
— redressement judiciaire : 5,5 (contre 4,5 en 2021) ;
— liquidation judiciaire directe : 2,2 (contre 2,1 en 2021).
Secteurs d’activité et régions
La hausse des défaillances la plus marquée concerne toujours les activités exercées en direction du consommateur ; par exemple : restauration (+ 110 % ; + 119 % pour la restauration assise ; + 132 % pour les débits de boissons) ; services aux particuliers (+ 111 % pour les salons de coiffure et instituts de beauté ; + 77 % pour l’action sociale) ; commerce de détail (+ 73 % ; + 69 % pour l’habillement ; + 93 % pour le bricolage/équipement ; + 92 % pour l’ameublement).
Dans les autres secteurs, la hausse est également bien marquée notamment dans les transports et logistique (+ 71 % ; + 98 % pour le transport routier de marchandises) et dans l’industrie agroalimentaire (+ 160 %).
On relevera une exception : le nombre des défaillances visant les agences immobilières est en baisse de 1 %.
Quant à la répartition géographique, quatre régions comptabilisent le plus de défaillances sur la période : Hauts-de-France (851 / + 95,2 %) ; Normandie (372 / + 86 %) ; Centre - Val de Loire (367 / + 83,5 %) ; Bretagne (374 / + 79,8 %).
La région Île-de-France est celle qui résiste le mieux (2 190 / + 28,1 %).
En conclusion
Sur les douze derniers mois, ce sont 34 200 entreprises qui ont fait défaut. La situation s’apparente pour l’instant à celle de la fin 2020 ; mais si les entreprises résistent, remarque Thierry Millon, "les courbes que nous observons doivent nous préparer à enregistrer entre 35 000 et 40 000 défauts à la fin de l’année. Car le spectre de la récession plane et les entreprises ne pourront continuer à piocher éternellement dans leur trésorerie en attendant la reprise de la consommation des ménages".