
12/06/2020
Affaires - Affaires
La CJUE valide la clause du contrat d’assurance responsabilité civile limitant territorialement la couverture des dommages des prothèses implantées à l’étranger.
Saisi de l’affaire, le tribunal allemand pose plusieurs questions préjudicielles à la CJUE dont la principale est de savoir si « le fait que PIP était assurée auprès d’Allianz pour les dommages causés par ses implants en France uniquement est compatible avec le principe de non-discrimination en raison de la nationalité » contenu à l’article 18 TFUE.
Pour savoir si en l’espèce l’article 18 TFUE s’applique, précise la Cour, il faut que deux conditions cumulatives soient remplies. D’une part, la situation à l’origine de la discrimination invoquée doit relever du champ d’application du droit de l’Union. D’autre part, aucune règle spécifique prévue par les traités et visant à interdire une discrimination en raison de la nationalité ne doit trouver à s’appliquer à une telle situation.
Dans la présente affaire, la Cour a jugé que les deux ne sont pas remplies. Elle estime concernant la première des conditions « qu’il n’existe, dans le droit dérivé (notamment dans les directives 93/42 et 85/3743), aucune disposition qui énonce une obligation pour le fabricant de dispositifs médicaux de souscrire une assurance de responsabilité civile visant à couvrir les risques liés à ces dispositifs ou qui régit une telle assurance ». Afin d’évincer la deuxième, les juges européens examinent si la situation en cause se rattache à l’une des libertés fondamentales de l’Union : la libre circulation, libre prestation des services et la libre circulation des marchandises. Là encore, aucune des ces libertés n’a été enfreint.
Ainsi, conclue-t-elle, « que cette situation ne relève pas du domaine d’application du droit de l’Union, au sens de l’article 18, premier alinéa, TFUE, si bien qu’il y a lieu d’exclure l’application de cette disposition à la présente affaire ».
Selon les associations représentant les victimes, cet arrêt met en lumière les carences du droit européen - un « vide juridique - sur les dispositifs médicaux. Il est souhaitable, de lege ferenda, qu’une assurance de responsabilité civile soit obligatoire dans tous les pays européens et non pas uniquement en France.